Initialement, Sacha Cohen-Tanugi (de son vrai nom) est graphiste. Diplômé de LISAA à Paris, il commence sa carrière à son propre compte avant de développer une farouche passion pour le collage qu’il va perfectionner très rapidement. Très vite, son nom se répand comme une traînée de poudre et il devient l’une des références dans cet art si particulier qui fait naviguer entre les mondes. Titres de presse, galeries, grandes entreprises, marques de luxe, collections privées, hôtels, entreprises, cinéma et théâtre, Itchi s’impose au fil des années comme un expert du scalpel et de la palette graphique. Se considérant comme un archiviste autant qu’un artiste, Itchi sillonne les brocantes et les plateformes virtuelles à la recherche de sa matière première : d’anciens journaux et magazines vintage de l’après-guerre qu’il rassemble dans son atelier, et dont la masse globale se rapproche de plusieurs centaines de kilos. Là, dans son atelier, tout est méticuleusement classé et ordonné suivant les époques et les thèmes dans un décor hors du temps. 

Ce qui plaît à Itchi ? La matière et ses infinies possibilités. Lors de savants mixages, il va mélanger de la craie avec de la peinture ou encore du papier avec des pastels. Usant subtilement de montages pratiqués par ordinateur, il insuffle une nouvelle vie à des visuels percutants à travers l’ajout de touches de couleurs et d’éléments géométriques. Depuis sa première exposition en 2015, Itchi n’a cessé de créer des passerelles entre les époques et les styles, dans une recherche perpétuelle de transmission, d’esthétisme et de précision. Sensible à l’épuisement progressif des ressources terrestres et à la fragilité de certains écosystèmes, il pratique un art de la récupération et de la sublimation afin d’avoir l’empreinte la plus réduite possible dans un hommage perpétuel au chimiste Lavoisier : “Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme”. 

Depuis presque 10 ans, Itchi a développé des collaborations très remarquées autour d’une grande variété de projets ayant pour cœur des ADN de marques surpuissants : Prada, le New York Times, Vacheron Constantin, Emmaüs, Tommy Hilfiger, la SNCF, Timberland, tissant des liens nouveaux entre l’histoire de ces marques et les nouvelles générations. Époques lointaines, images populaires, vintage intégral ; les œuvres d’Itchi ne laissent pas indifférent, loin de là. Elles ont cette capacité à plonger notre regard dans le rétroviseur de la société et d’observer le monde sous un autre angle, comme dans une nouvelle dimension où l’équilibre entre le passé et le présent serait total. Ces visages, ces visuels, sont restés dans l’ombre pendant plusieurs décennies et sont plongés dans un bain de jouvence par leur jeune créateur.

Dans le cadre de l'exposition "Sweet Dreams" au festival du Court Métrage d'Aix-En-Provence Itchi a exposé une série d'illustrations et imaginé l'affiche de l'évènement.